L'édition
avril 2016 du magazine
/ webzine Bloomberg
raconte la vie et les oeuvres d'un hacker politique de haut niveau
qui a piraté des élections en sourdine pendant une décennie et
crée actuellement des remous dans plusieurs chancelleries et partis
politiques d'Amérique latine. Résumons cette histoire très réelle
qui mérite probablement une adaptation cinématographique...
Andrés
Sepulveda, 31 ans, est né à Bucaramanga (Colombie) d'une mère
secrétaire et d'un père agriculteur et activiste férocement opposé
à la culture de coca et donc régulièrement menacé de mort par les
cartels de la drogue. Sa famille déménagea à plusieurs reprises
puis s'installa à Bogota où il apprit à utiliser un ordinateur et
fut inscrit dans une école d'informatique.
En
2005, son frère aîné est un consultant en publicité impliqué
dans la campagne électorale du candidat (et actuel président)
colombien Alvaro Ulribe et requiert ses talents pour pirater le site
Internet d'un parti adverse, dérober une base d'adresses email et
inonder celles-ci de fausses informations moyennant 15 000 $ mensuels
en espèces. Son recruteur et mentor Juan José Rendon, consultant
politique vénézuélien basé à Miami, diplômé en psychologie et
fort d'une solide expérience professionnelle dans le marketing et la
publicité (souvent surnommé le « Karl Rove d'Amérique
latine »), avait pressenti que les hackers pouvaient être
complètement intégrés à une campagne électorale afin de mener
des « attaques publicitaires », d'identifier et cibler
les personnages clés des partis adverses, de décourager ou
dissuader des franges d'électeurs et de provoquer une baisse du taux
de participation.